Le hammâm

Le hammām (campagne 2009)

(versión en castellano: véase abajo)

Cet édifice se situe extra-muros, sur la berge nord, à faible distance de la nécropole. Son accès naturel s’effectue au travers de la terrasse qui s’étend au pied de la courtine occidentale et au bout de laquelle un tronçon de roche nivelée pourrait appartenir à un ancien chemin d’accès. Celui-ci conduit à son flanc ouest où devait se trouver l’entrée du bain.

Fig. 1. Vue du bain depuis la rive droite du barrage de Torrejón. © Équipe de fouille (2009).

La construction se présente comme un rectangle trapézoïdal relativement arasé d’environ 9,60 de long et probablement 7 m de large . L’intérieur est divisé en trois nefs oblongues et parallèles, orientées nord-sud et qui correspondent aux salles froide, tiède et chaude. Une annexe de service, où se trouve le foyer installé dans un canal de chauffe, flanque l’extrémité est du bâtiment. Toutes les parois sont construites en blocs non équarris liées au mortier de chaux. Les parements internes étaient à l’origine recouverts d’une couche de mortier lissé, qui régularisait leur surface. Les sols préservent en partie leur dallage de grandes plaques de schiste à l’origine bien jointives et le passage d’une salle à l’autre s’effectuait au moyen d’embrasures simples, et on a pu apprécier plusieurs marques d’usure dû au battement des portes sur le pavement. Pour le reste, les principales différences entre ces espaces concernent leurs dimensions et la présence ou l’absence de dispositifs et de divisions internes. Ainsi, la salle froide possédait deux banquettes latérales, tandis que les autres deux pièces se distinguent par la présence d’une plateforme légèrement surélevée qui permettait de structurer et de hiérarchiser l’espace intérieur.

Fig. 2. Vue du hammam en fin de fouille. © Équipe de fouille (2009).

La lecture de la stratigraphie que l’on peut faire débute immédiatement avec la phase constructive. Celle-ci comprend une intervention générale d’assainissement du substrat pour installer les fondations du bâtiment, suivie de la mise en place de niveaux préparatoires (documentés très succinctement au travers de remblais constructifs pour asseoir le sol de circulation et les parements de l’hypocauste). La seconde étape englobe le fonctionnement du bain. Celui-ci transparaît dans les indices de réparations et de réformes (changement de la porte de la salle tiède, substitution d’une dalle du sol), ainsi que dans l’accumulation de cendres et charbons, résultant de l’activité du foyer situé dans la zone de service. L’absence d’un véritable niveau d’utilisation n’est pas surprenante dans le contexte des bains et les témoignages liés à la vie quotidienne de ce type d’édifice sont rares .

Les conditions de son abandon, qui forme l’épisode suivant, restent délicates à concrétiser, mais il est intéressant de noter que le bâtiment montre des signes de dégradation et de sédimentation, avant que n’intervienne l’effondrement de ses voûtes et parois et l’affaissement de l’hypocauste. En effet, une couche argileuse riche en charbons et contenant une série de briques dont la fonction et la provenance restent indéterminées, se dépose directement sur les sols déjà partiellement endommagés et spoliés. Elle est scellée par une couche de destruction, formée exclusivement de restes de maçonnerie de briques qui devaient appartenir à l’élévation des parois et la construction des voûtes.

En toute logique, la formation de dépôts post-abandon aurait dû se poursuivre, mais la conservation « sous-marine » du bain, très particulière, a perturbé et tronqué son mécanisme de sédimentation.

Fig. 3. Zone de service avec canal de chauffe et support d’une chaudière. © Équipe de fouille (2009).

Les observations réalisées, bien qu’incomplètes, mettent en évidence divers aspects importants de l’édifice : on soulignera le soin apporté aux techniques constructives, la grande qualité des matériaux employés et la présence discrète de remplois (meule et autres blocs de granite). Si la base des murs est en pierre et leur arasement relativement régulier (spécialement patent pour le mur de fermeture sud), il est fort probable que leur élévation était constituée d’une maçonnerie de briques, dont nous avons trouvé de très nombreux restes dans une couche de destruction. Dans cet ordre d’idée, les salles tiède et chaude devaient être couvertes d’une voûte du même matériau, tandis que l’espace de service aurait été protégé par une toiture recouverte de tuiles. En revanche, l’absence d’une couche de destruction semblable dans la salle froide suggère un mode différent de couverture, déduction renforcée par la découverte de quelques fragments de tuiles, mais cette hypothèse reste toutefois à explorer.

Fig. 4. Manon, Ana et Patricia en train de relever la salle froide.
© Équipe de fouille (2009).

La différence de taille entre les salles est très fréquente dans les bains médiévaux de la Péninsule, même si la salle tiède a tendance à être la plus grande, ce qui n’est pas le cas ici. Les dimensions de la salle chaude sont à comparer avec à celles des bains du Cenizal (10,20 x 3,70 m) ou d’Oreto-Zuqueca (3,50 m de côté), tous deux situés dans la province de Tolède et datés du Xe siècle.

Finalement, l’organisation spatiale de ce bain répond à un modèle très diffusé à partir des x-XIe siècles dans la province de Tolède, mais également dans le sud jusqu’à des dates très tardives (Grenade, Almería, Jaén et Valence). Un exemple relativement semblable permet d’établir un parallèle : dans la ville de Vascos (x-XIe siècles) le bain public se situe également en dehors de l’enceinte, à proximité d’une rivière pour faciliter son alimentation en eau.

Le problème majeur auquel nous sommes confrontés réside dans l’absence de mobilier significatif que l’on pourrait associer à la phase d’utilisation du bain. Ainsi, on ne peut concéder une portée chronologique aux matériels remaniés apparus dans le niveau superficiel composé en grande partie d’apports alluviaux et qui se présente comme l’une des couches les plus riches en céramiques. Quelques pièces sont datables d’après leur typologie, telle une lampe à bec entière apparue entre les galets ou des fragments d’ataifor à glaçure verte et manganèse d’époque califale-taifa, mais leur intérêt s’arrête là.

Les uniques strates qui sont en relation avec la vie du bain se concentrent dans la zone de service. Là, plusieurs couches riches en charbons et en cendres (rejets du foyer) déposées sur le substrat, ont livré un lot de céramiques à décor de cuerda seca partielle. L’examen préliminaire confirme qu’il s’agit de productions du XIe siècle, caractéristiques de la taifa de Tolède . Les strates qui oblitèrent ces niveaux ne semblent pas fournir de matériels plus récents et l’on pourrait donc conclure que le bain fut utilisé, puis désaffecté au cours du XIe siècle. Son moment de fondation restera relativement indéfini, en l’absence de céramique datante dans ses niveaux préparatoires Par défaut, le terminus post-quem proposé est donc de nouveau le XIe siècle, même si, a priori, rien n’empêche de le remonter au Xe siècle.

 Extrait de : Gilotte S., Landou F., Llubes M., « La campagne d’évaluation sur le site d’Albalat (Romangordo, Espagne). 2009 », Mélanges de la Casa de Velázquez, 40(1), 2010, p. 273-285.

Este edificio está situado extramuros, en la orilla norte, a poca distancia de la necrópolis. Su acceso natural se efectúa a través de la terraza que se encuentra al pie del muro occidental, al final de la cual hay una sección de roca nivelada que podría pertenecer a un antiguo sendero. Esto nos lleva al flanco oeste, donde se debía encontrar la entrada al baño.

La construcción se presenta como un rectángulo trapezoidal relativamente nivelado de alrededor de 9,60 metros de largo y, probablemente, 7 metros de ancho. El interior está dividido en tres naves oblongas y paralelas, orientadas de norte a sur, que corresponden a las salas fría, templada y caliente. Un anexo de servicio, donde  se encuentra la chimenea instalada sobre un canal de caldeamiento, flanquea el extremo este del edificio. Todas las paredes están construidas con bloques irregulares unidos con mortero de cal. Los paramentos  internos estaban cubiertos originalmente con una capa lisa de mortero, que igualaba su superficie. El suelo conserva algunas de sus grandes losas de pizarra, originalmente bien ensambladas  y el paso de una habitación a otra se realiza mediante puertas simples; se pueden apreciar varios signos de desgaste debido al roce de estas puertas con el pavimento. De resto, las principales diferencias entre estos espacios afectan a su tamaño y a la presencia o no de dispositivos y divisiones internas. De este modo, la sala fría tenía dos bancos laterales, mientras que las otras dos habitaciones se distinguen por la existencia de una plataforma ligeramente elevada que permitió estructurar y priorizar el espacio interior.

La lectura estratigráfica que podemos hacer se inicia inmediatamente con la fase constructiva. Esto incluye una intervención de restauración general del sustrato para instalar los cimientos del edificio, seguido por el establecimiento de niveles preparatorios (documentados muy sucintamente a través de terraplenes constructivos para establecer el tráfico terrestre y los paramentos del hipocausto). El segundo paso engloba el funcionamiento del baño. Esto se refleja en los índices de reparaciones y  reformas (el cambio de la puerta de la sala templada, la sustitución de una losa del suelo) y en la acumulación de cenizas y carbones, resultantes de la actividad del hogar situado en el área de servicio. La ausencia de un verdadero nivel de uso no es sorprendente en el contexto de baño y los testimonios relacionados con la vida diaria de este tipo de edificios son raros.

Las condiciones de su abandono, que constituyen el siguiente episodio, siguen siendo difíciles de concretar, pero es interesante observar que la construcción muestra signos de degradación y sedimentación que intervienen antes de la caída de sus paredes y bóvedas y del colapso del hipocausto. En efecto, una rica capa de carbón y arcilla que contiene una serie de ladrillos cuya función y origen quedan indeterminadas, se depositan directamente sobre los suelos ya parcialmente dañados y saqueados. Está sellada por una capa de escombros, compuesta exclusivamente por restos de mampostería de ladrillo que pertenecieron a la elevación de los muros y la construcción de arcos. Lógicamente, la formación de depósitos post-abandono debió continuar, pero la conservación “submarina”  del baño, muy particular, ha interrumpido y truncado su mecanismo de sedimentación.

Las observaciones realizadas, aunque incompletas, destacan varios aspectos importantes de la construcción: señalaremos  la atención a las técnicas de construcción, la gran calidad de los materiales utilizados y la presencia moderada del reciclaje (ruedas y bloques de granito pulido). Si la base de los muros son de piedra y su nivelación es relativamente regular (especialmente evidente en el muro de cierre sur), es probable que su elevación estuviera  construida de mampostería de ladrillo, pues hemos encontrado muchos restos en un capa de escombros. En este orden de ideas, las salas tibia y  caliente debían estar cubiertas con un toldo del mismo material, mientras que el área de servicio estaba protegida por un techo cubierto de tejas. Sin embargo, la ausencia de una capa de escombros similar en el cuarto frío sugiere un modo diferente de cobertura, deducción reforzada por el descubrimiento de algunos fragmentos de teja, aunque esta es una hipótesis que queda aún por investigar. La diferencia de tamaño entre las habitaciones es muy común en los baños medievales de la Península, aunque la sala templada tiende a ser la más grande, lo que no ocurre en este  caso. Las dimensiones de la sala caliente son comparables a las de los baños de Cenizal (10,20 x 3,70 m) o de Oreto – Zuqueca ( 3,50 m de lado ), ambos situados en la provincia de Toledo y que datan del siglo X. Por último, la organización espacial del baño responde a un modelo ampliamente difundido a partir de los siglos X- XI en la provincia de Toledo, pero también en el sur hasta fechas muy tardías (Granada, Almería , Jaén y Valencia) . Un ejemplo algo similar permite establecer un paralelismo: en la ciudad de Vascos (siglos X- XI), el baño público también se encuentra fuera del recinto, cerca de un río, para facilitar el suministro de agua.

El principal problema al que nos enfrentamos es la falta de mobiliario significativo que podamos asociar con la fase de uso del baño. Por lo tanto, no podemos establecer un marco cronológico para los materiales remanentes aparecidos en el nivel superficial, compuesto principalmente por depósitos aluviales y que se presenta como una de las capas más ricas en cerámica. Algunas piezas pueden ser datables por su tipología, como por ejemplo un candil de piquera entero aparecido entre las piedras o fragmentos de ataifor con vidriado verde y manganeso de época califal – taifa, pero su interés se detiene allí. Los únicos estratos que están relacionados con la vida del baño se concentran en el área de servicio. Allí, varias capas ricas en carbón y cenizas (residuos domésticos) depositadas sobre el sustrato, han entregado una gran cantidad de cerámica decorada con cuerda seca parcial. El examen preliminar confirma que se trata de producciones del siglo XI, las características de la taifa de Toledo. Los estratos que anulan estos niveles no parecen suministrar materiales más recientes y podríamos concluir que el baño fue utilizado y luego abandonado durante el siglo XI. Su época de fundación se mantiene relativamente indefinida en ausencia de cerámica fechable en sus niveles preparatorios. Por defecto, el terminus post quem vuelve a ser de nuevo el siglo XI, aunque, a priori, no hay ninguna razón para no remontarnos al siglo X.

(Trad.: Moisés Alonso Valladares)

Sophie Gilotte

CNRS, CIHAM-UMR 5648 (Lyon)

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