La forge/forja
La forge (campagne 2012)
Indices d’une activité métallurgique sur le site d’Albalat
S. Gilotte & C. Galtier
Quoique repéré depuis longtemps, le site médiéval d’Albalat n’avait pourtant jamais fait l’objet d’une approche archéologique avant qu’une première et courte campagne exploratoire (prospection électrique suivie de sondages limités) menée en 2009, ne révèle son grand potentiel. Le programme mené depuis lors s’attache à découvrir ce que fut ce petit établissement emmuraillé, mentionné dans les sources textuelles musulmanes dès la seconde moitié du Xe siècle. Sa localisation sur une petite terrasse fluviale du Tage lui permettait de contrôler un gué important et explique également qu’il devint un objectif stratégique convoité par les troupes chrétiennes dès la fin du XI e siècle. Le registre archéologique associé à ses derniers moments d’occupation met en évidence des destructions systématiques qui font vraisemblablement suite à un siège, intervenu dans la première moitié du XII e siècle.
Hormis la fouille d’un bain situé en contrebas de la muraille, tous les travaux se sont focalisés sur la zone intra-muros ; les trois sondages ouverts, qui couvrent une superficie totale d’un peu plus de 600 m2, ont mis au jour différents types de structures qui s’articulent le long d’axes de circulation. La plupart des constructions renvoient à des contextes domestiques.
Cependant, la découverte d’une grande quantité de déchets scorifiés concentrés dans un espace encore reconnu que partiellement (sur une surface de 7 m2 environ), incite fortement à reconnaître la présence d’une activité de forge, dépendant des habitations alentours (fig.1).
L’atelier est bien individualisé par la nature de ses couches d’occupation. Celles-ci sont de couleur noire, riches en charbon de bois, en scories ferreuses et en battitures. L’observation préliminaire d’une sélection d’échantillons de déchets scorifiés a permis de reconnaître la présence de scories argilo-sableuse irrégulières et parfois en calotte (probables culots). Certaines scories, de plus petits modules, voire très fragmentées, montrent une surface de couleur grise et d’aspect vitreux par endroit. Enfin, des micro-déchets ainsi que les battitures (de formes mixtes : granulaire, voire globulaire et aussi laminaire) confirment la pratique d’opérations de forgeage.
Les structures associées sont de nature diverse et nous renseignent sur l’organisation des tâches à l’intérieur de l’atelier. Un petit foyer circulaire, aux parois très rubéfiées, a été creusé directement dans le dernier état du sol. À proximité se trouvent un trou de poteau et une cloison très arasée qui semble délimiter une zone de rejet. Contre cette dernière, venait en effet s’accumuler un amas de scories, mêlé à un sédiment charbonneux contenant quelques artefacts métalliques (parmi lesquels se trouvent deux mouchettes en alliage cuivreux et un fer à cheval fragmentaire).
L’étude macroscopique qui vient à peine d’être commencée montre la prédominance du travail du fer. Pourtant, d’autres
indices suggèrent que les alliages base cuivre ou encore le plomb, voire des métaux précieux, étaient également travaillés sur le site. On notera, en ce sens, la découverte d’un élément de moule bivalve pour fabriquer des médaillons décoratifs (face B) ou à valeur prophylactique (face A) (fig.2) réemployé dans le sol d’une pièce du sondage voisin. Celle-ci conforte l’idée que l’activité pluri-métallurgique a sans doute été une constante dans la vie du site, au-delà de la maintenance des outils quotidiens.
La poursuite des fouilles et des investigations paléométallurgiques devraient permettre de saisir la nature de ces activités et leur organisation, tant à l’échelle de l’atelier de forge (plan à définir), mais aussi à celle du site, voire de la région périphérique.
Version rallongée de la notice en cours de publication dans le bulletin de la SAFEMM.
Aunque se conocía desde hace mucho tiempo, el sitio medieval de Albalat no había sido objeto de una aproximación arqueológica estratigráfica hasta que una primera y breve campaña de exploración (prospección eléctrica seguida por pequeños sondeos ), realizada en 2009, reveló su gran potencial. El proyecto llevado desde entonces tiene por objetivo descubrir lo que fue este pequeño establecimiento amurallado, mencionado en las fuentes textuales musulmanas desde la segunda mitad del siglo X. Su ubicación en una pequeña terraza fluvial junto al río Tajo le permitía controlar un importante vado y explica como se convirtió en un objetivo estratégico, perseguido por las tropas cristianas a partir de finales del siglo XI. El registro arqueológico asociado a los últimos momentos de ocupación revela unas destrucciones sistemáticas que marcan probablemente el final de un asedio producido durante la primera mitad del siglo XII.
Además de la excavación de un baño situado más abajo de la muralla, todos los trabajos se han centrado en la zona intramuros; los tres sondeos abiertos, que cubren una superficie total de poco más de 600 m2 (en 2012), han sacado a la luz diferentes tipos de estructuras que se articulan a lo largo de los ejes de circulación. La mayoría de las construcciones remiten a contextos domésticos. Sin embargo, el descubrimiento de una gran cantidad de escorias concentradas en un espacio parcialmente investigado (un área de aproximadamente 7 m2) incita a reconocer una forja que se inserta en la trama urbana.
El taller se singulariza por la naturaleza de sus capas de ocupación. Estas son de color negro, ricas en carbón de madera, escorias ferrosas y battitures (pequeñas escorias características del trabajo de martilleo). La observación preliminar de una selección de muestras de residuos escorificados ha permitido reconocer la presencia de escorias arcillo-arenosas irregulares y a veces en tortas (formadas en la parte inferior de un hogar/horno). Algunas escorias, con pequeños módulos o muy fragmentadas, muestran una superficie de color gris y de aspecto vitrificado en algunos puntos. Por último, unos micro-residuos y las battitures (de formas mixtas: granular o globular y también laminar) confirman la práctica de operaciones de forja.
Las estructuras asociadas son de naturaleza diversa y nos informan sobre la organización de las tareas en el taller. Un pequeño hogar circular con paredes muy rubificadas fue excavado directamente en el último estrato del suelo. Muy cerca se encuentra un agujero de un poste y un tabique muy arrasado que parece delimitar una zona de basurero. Contra este tabique se acumulaba, en efecto, un montón de escorias, mezcladas con un sedimento carbonoso que contiene algunos artefactos metálicos (entre los cuales se incluyen dos espabiladeras de aleación de cobre y un fragmento de herradura).
El estudio macroscópico preliminar pone en evidencia la predominancia del trabajo en hierro. Sin embargo, otros índices sugieren que las aleaciones a base de cobre, el plomo o unos metales preciosos también fueron trabajados en este asentamiento. Hay que tener en cuenta, en este sentido, el descubrimiento de un molde bivalvo para fabricar medallones decorativos (lado B) o con valor profiláctico (lado A) que apareció incrustado en el suelo de una habitación de un sondeo vecino. Esto hallazgo refuerza la idea de que la actividad metalúrgica fue sin duda una constante en la vida de Albalat, más allá del mantenimiento de las herramientas de uso cotidiano.
La continuación de las excavaciones e investigaciones paleometalúrgicas deberían permitir comprender la naturaleza de estas actividades y su organización, tanto en el taller metalúrgico (planta por definir), como en el yacimiento y su región periférica.
(Trad.: M. Alonso Valladares; revisión: S. Gilotte)
OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante :
Sophie Gilotte (19 juin 2013). La forge/forja. ALBALAT. Consulté le 13 décembre 2024 à l’adresse https://doi.org/10.58079/axyy
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[…] Fuente: http://albalat.hypotheses.org/359 […]